COMMUNIQUÉ DE PRESSE
Posté le 20 décembre 2023.
Communiqué de presse
Paris le 19 décembre 2023
Le développement des soins palliatifs et des soins de support est directement menacé par le projet de loi relatif à l’accompagnement des malades et de la fin de vie
L’AFSOS (Association Francophone pour les Soins Oncologiques de Support) a pris connaissance du projet de loi relatif à l’accompagnement des malades et de la fin de vie et du «rapport Chauvin » prônant une « nouvelle » approche dite « modèle français des soins d’accompagnement ».
Le projet de loi et ce rapport représentent la négation de plusieurs décennies d’efforts de clarification et d’organisation des plans pluriprofessionnels et pluridisciplinaires, universitaires, budgétaires, afin de faire reconnaître les soins de support, la médecine palliative et la médecine de la douleur et cela au niveau national et international. Certains éléments pertinents du rapport, comme les maisons d’accompagnements calquées sur les modèles anglo-saxons et nordiques, sont en fait un attendu logique du développement des soins palliatifs, et ne nécessitent en aucun cas de bouleverser le système actuel.
L’AFSOS rappelle avec force l’importance des soins de support – qui englobent les soins palliatifs – pour une prise en charge globale des malades et des proches dès le début de la maladie, en cas de guérison avec ou sans séquelles ou en situation palliative jusqu’à la fin de vie.
La médecine palliative, comme la médecine de la douleur, sont parmi les entités fondatrices des soins oncologiques de support. Ces soins sont une organisation et non une spécialité ; en cancérologie, ils sont identifiés dans la stratégie décennale, et sont reconnus comme un élément indispensable à la qualité de vie mais aussi au contrôle de la maladie et à son accompagnement global. Les soins oncologiques de support concernent l’ensemble des patients, qu’ils soient en situation curative ou en phase avancée d’un cancer ou d’une hémopathie maligne. Ce modèle est inclus dorénavant dans les critères d’autorisation des établissements de santé pour exercer en cancérologie, ainsi que dans les critères de certification de l’HAS. Son intérêt a été démontré scientifiquement dans d’autres pathologies chroniques comme les maladies neurodégénératives ou l’insuffisance cardiaque pour ne citer qu’elles, avec un impact positif pour le patient mais aussi ses aidants et les soignants.
Les professionnels de santé, toutes spécialités confondues, ne souhaitent pas que l’on réinvente de nouveaux modèles d’organisation ainsi qu’une nouvelle spécialité médicale qui mettraient des années à s’installer. Leur demande est simple : poursuivre le développement des modèles existants qui ont fait leurs preuves, sous réserve de disposer de moyens financiers et humains pour en assurer la réussite et la pérennisation.
Dans ces conditions, l’AFSOS rejette ce projet de loi et ce rapport, qui apparaissent non seulement en décalage complet avec les organisations internationales établies en matière de médecine de la douleur, de médecine palliative et de soins de support, mais aussi vis-à-vis de la Stratégie Décennale contre le cancer construite depuis des années avec les professionnels de santé en lien avec l’Institut National du Cancer.
Ce développement des modèles existants est une condition indispensable à un débat plus éclairé et concret sur la fin de vie, que les professionnels de santé attendent tout autant que les citoyens.
Définition :
L’AFSOS rappelle que les soins de support sont définis comme« l’ensemble des soins et soutiens nécessaires aux personnes malades tout au long de la maladie conjointement aux traitements onco-hématologiques spécifiques, lorsqu’il y en a».*Circulaire N°DHOS/SDO/2005/101 du 22 février 2005 relative à l’organisation des soins en cancérologie. Il s’agit d’une définition internationalement reconnue sous le vocable anglosaxon de « supportive care » comme l’est celui de « palliative care ».
Contact Presse :
AFSOS – Association Francophone des soins oncologiques de support
Sonia BOUSBIAT-DUPONT -06 80 32 83 20